le 3 mai 2023
Par Daniel-Robert Gooch
La période post-budgétaire fédérale est toujours un moment de réflexion sur l’année à venir, alors que nous nous familiarisons avec le programme du gouvernement fédéral pour l’année à venir. Mais pour ceux qui jouent un rôle important dans les chaînes d’approvisionnement du Canada, comme les administrations portuaires du Canada, d’importants développements doivent encore se dérouler au cours des prochaines semaines et des prochains mois.
Le budget de 2023 comprenait plusieurs engagements d’intérêt pour les ports. Selon le Groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement, il faudra investir 110 milliards de dollars dans les ports maritimes du Canada au cours des 50 prochaines années pour maintenir et renforcer l’infrastructure existante, accroître la capacité physique. et déployer l’innovation et la technologie pour utiliser plus efficacement les capacités existantes.
Les ports du Canada participent activement à la décarbonisation. Le budget de 2023 donne des indications à cet égard, grâce à un Programme des corridors de navigation écologiques de 165,4 millions de dollars sur sept ans visant à réduire l’impact du milieu marin sur les collectivités et les écosystèmes. Les administrations portuaires du Canada collaborent avec les transporteurs et les ports internationaux pour créer des corridors de navigation écologiques, et le programme devrait aider à investir dans l’alimentation à quai et à assurer la prochaine génération de navires plus propres et plus silencieux dans les ports du Canada.
Le budget de 2023 a également annoncé la création d’un bureau de la chaîne d’approvisionnement des transports à Transports Canada qui devrait travailler avec l’industrie et d’autres ordres de gouvernement pour améliorer la capacité, l’efficacité et la fiabilité de la chaîne d’approvisionnement. Bien que les détails ne soient pas encore connus, les administrations portuaires espèrent que cela mènera à une approche stratégique plus coordonnée de l’élaboration de la politique sur le transport maritime, à la participation des intervenants de l’industrie dès le départ et à une plus grande réactivité aux priorités économiques et commerciales du Canada.
Des organisations de tous les secteurs de la chaîne d’approvisionnement du Canada réclament depuis longtemps une approche stratégique nationale pour les corridors commerciaux du Canada. Le budget de 2023 annonce une stratégie nationale imminente sur la chaîne d’approvisionnement ainsi que des investissements stratégiques dans les corridors commerciaux. Attendue avec impatience, cette stratégie devrait fournir un aperçu de la façon dont le Canada prévoit répondre aux importants besoins d’investissement en infrastructure décrits par le Groupe de travail sur la chaîne d’approvisionnement.
Il est particulièrement important d’avoir une idée de la situation étant donné que le budget de 2023 n’a pas recapitalisé le Fonds national des corridors commerciaux, qui a fourni à lui seul près de 1 milliard de dollars aux administrations portuaires canadiennes. Les administrations portuaires de tout le pays attendent des nouvelles sur la participation fédérale aux grands projets d’infrastructure prévus – chaque mois de retard pourrait ajouter des millions de dollars en coûts en raison de l’inflation de la construction. Il serait également très utile d’accélérer l’approbation des projets, comme le gouvernement s’y est engagé dans le budget.
La Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) pourrait jouer un plus grand rôle pour répondre aux besoins du Canada en matière d’infrastructure. Dans le cadre de l’examen législatif de la BIC en cours, les autorités portuaires demandent plus de souplesse pour que la BIC puisse s’engager dans des projets qui pourraient ne pas répondre à ses critères actuels de taille ou de participation privée.
L’entretien continu des infrastructures essentielles dans les petits ports est un autre défi que la stratégie devrait aborder, car les revenus portuaires limités peuvent rendre difficile le suivi des mises à niveau nécessaires. Le gouvernement fédéral pourrait jouer un plus grand rôle à cet égard dans les petits ports, comme il le fait dans les petits aéroports.
Les investissements privés continueront d’être essentiels pour répondre aux besoins futurs du Canada en matière d’infrastructure, et les administrations portuaires recherchent une plus grande souplesse financière pour tirer parti des capitaux privés afin de répondre aux exigences croissantes de leur mandat. Le projet de loi C-33, le premier changement majeur apporté à la Loi maritime du Canada en 25 ans, devrait être l’occasion de mieux harmoniser la structure organisationnelle et financière des administrations portuaires du Canada afin de répondre aux besoins du Canada en matière de commerce efficace et durable pour l’avenir. Mais les ports essaient toujours de comprendre les éléments financiers du projet de loi, afin de s’assurer qu’il donnera suite à l’engagement du ministre des Transports Alghabra de fournir aux ports les outils nécessaires pour accroître le rendement, l’efficacité et la productivité.
Il y a tant à faire dans les semaines et les mois à venir. Le Canada doit continuer à exporter des produits comme l’agriculture, les ressources naturelles, les aliments et les biens de consommation importés, et ce, de façon plus efficace, tout en tirant parti des nouveaux débouchés dans les minéraux essentiels et l’énergie propre. Des investissements majeurs sont nécessaires, ainsi qu’une plus grande souplesse pour toutes les parties de la chaîne d’approvisionnement. Beaucoup de décisions sont prises cette année.
le 3 mai 2023